Evolution des échanges et de la monnaie

Les peuples primitifs ne se préoccupaient pas forcément des échanges de marchandises car ils avaient assez à faire pour assurer leur survie, c’est-à-dire se nourrir, se vêtir et se loger.

Ils ont toutefois réalisé bien vite qu’en se spécialisant, la production serait plus importante que si chacun tentait de tout produire seul.


Cependant, cette spécialisation – chacun consacrant son activité économique à la production d’une ou de plusieurs choses– entraîna un autre problème. En effet, si les individus se spécialisaient dans un ou deux domaines de production, comment allaient-ils se procurer les autres choses dont ils avaient besoin ?

Le premier moyen d'échange pourrait avoir été le troc. Toutefois ses inconvénients ont poussé les individus à choisir un bien de référence comme monnaie d'échange. Ce bien devait avoir certaines caractéristiques précises pour servir de monnaie.

Il y eut tout d'abord la monnaie marchandise. Elle fut peu à peu remplacée par la monnaie métallique qui elle-même céda un peu de place à la monnaie papier. Plus tard, la monnaie scripturale fit son apparition.

Le Troc

Le troc consiste à échanger un bien contre un autre. Toutefois, cette forme d’échange présente un certain nombre de défauts :

  • la lenteur
  • la conservation des biens
  • la fixation de la valeur des biens
  • les échanges non proportionnels


Apparition de la monnaie

Afin de remplir efficacement son rôle de monnaie, l’objet choisi doit remplir trois fonctions :

  • unité de compte
  • instrument d’échange
  • instrument de réserve

De plus, l’objet choisi doit être :

  • divisible
  • peu encombrant
  • accepté par tous
  • facilement transportable
  • ni trop rare ni trop abondant

La monnaie marchandise

Dès l'antiquité l'homme utilise comme unité monétaire l'objet qu'il fabrique : fer de hache, couteau, lingot de métal, pièces de tissus, parures,... Ces objets servant comme monnaie sont nombreux et varient d'une région à l'autre, voire d'une époque à l'autre.

Les cauris, petits coquillages sont un exemple de monnaie marchandise. En usage jusqu'au XIXe siècle en Afrique comme instrument d'échange et réserve de valeur permettant l'épargne. Groupés en tas et souvent percés, ils facilitent le comptage dans les échanges commerciaux.

Toutefois, ce type de monnaie présentait des défauts :

  • valeur très volatile (abondance ou pénurie)
  • échanges entre région difficiles
  • problèmes de conservation

Par conséquent, un autre type de monnaie lui a été préférée : la monnaie métallique

La monnaie métallique

En Occident, la monnaie métallique apparaît vers 650 av. J.C. chez les Grecs d'Asie Mineure (côte occidentale de la Turquie actuelle). La forme initialement choisie était le lingot.

La valeur des lingots dépendait de leur poids. Il fallait donc peser les lingots à chaque transaction. De nombreux conflits sont apparus autours de balances truquées…

Puis, afin de prévenir la fraude et d'accélérer les transactions, on imagina des pièces de monnaie proprement dites, pesées d'avance et dont la valeur était définie et garantie par l'effigie du prince.

Le choix de l'or et de l'argent s'explique par le fait que ces matières sont rares. Elles présentent une grande valeur pour un poids et un volume réduit.

La monnaie papier

En 1609, la Banque d'Amsterdam prend en dépôt les différentes monnaies métalliques que lui apportent les commerçants, et met en circulation des billets. Le montant de billets émis correspondait à la valeur du métal déposé à la banque, les billets se substituaient simplement au métal et n'étaient pas une véritable monnaie qui s'ajoutait à celui-ci. Le métal précieux déposé était la contrepartie des billets, les billets disparaissaient quand le déposant récupérait son or ou argent. 

Ce type de billet est dit convertible car il permet, en tout temps, de reprendre l’or déposé à la banque.

Les choses changent en 1656 quand la Banque de Suède adopte une nouvelle technique, elle émet toujours des billets contre la valeur du métal précieux qu'elle prend en dépôt, mais elle émet un supplément de billets qui sont utilisés pour escompter des "effets de commerce".

Dès ce moment-là, il y a plus de billets en circulation que d’or dans les banques. Il suffirait que tous les déposants passent en même temps à la banque pour retirer leur or pour que celle-ci fasse faillite. Malgré ce fait, les gens ont confiance en cette monnaie d’où son nom, monnaie fiduciaire du latin fides, la confiance.

La monnaie scripturale

La monnaie scripturale est constituée de l'ensemble des dépôts à vue dans les organismes financiers (on dit scripturale parce que la monnaie est représentée par des écritures dans les comptes de ces établissements financiers).

Le développement de la monnaie scripturale s'explique par des raisons de commodité et de sécurité :

commodité des règlements effectués par jeux d'écriture sans exiger le déplacement du débiteur ou du créancier

sécurité des règlements car l'utilisation de la monnaie scripturale rend leur preuve facile grâce à la comptabilité des institutions financières et évite les dangers de perte et, sous certaines conditions, de vol.

Quelques instruments de circulation de la monnaie scripturale :

  • le chèque
  • la carte de crédit
  • le virement
  • les effets de commerce